Alicia anisopetala
Comme l’a écrit Glenn H. Shepard, Jr., « bien que l’on sache aujourd’hui en grande partie comment les plantes et les composés psychoactifs produisent leurs effets particuliers sur l’esprit humain, la raison pour laquelle certaines plantes produisent de tels composés reste un grand mystère ».
En d’autres termes, pourquoi une centaine de plantes parmi un demi-million d’espèces végétales différentes produisent-elles ces substances qui peuvent avoir des effets profonds sur la conscience qu’a l’humanité de sa relation destructrice (ou même de sa relation opposée, plus égalitaire) avec le monde naturel ?
Cela indique-t-il une sorte de coévolution mutuellement bénéfique ? Schultes et Hofmann appellent cette question « l’une des énigmes non résolues de la nature ».
La phytochimie et l’histoire ethnobotanique de la plante rare Alicia anisopetala (de la même famille que B. caapi et D. cabrerana et souvent appelée ayahuasca « noire ») sont de plus en plus claires, mais méritent certainement des recherches plus approfondies. Une étude réalisée en 2024 par une équipe de scientifiques australiens dirigée par Jonathan Tran a utilisé la chromatographie liquide à ultra-haute performance (UHPLC) couplée à la spectrométrie de masse (MS) pour rechercher les six composés psychoactifs suivants dans Alicia anisopetala : tryptamine, N,N-diméthyltryptamine (DMT), 5-méthoxy-N,N-diméthyltryptamine (5-MeO-DMT), tétrahydroharmine (THH), harmaline, et harmine. Qu’ont-ils trouvé ? « Aucun alcaloïde psychédélique intéressant ni aucune tryptamine n’ont été détectés dans nos échantillons. Toutefois, si l’on modifie les paramètres de la recherche pour se concentrer sur les terpènes et d’autres composés de cette plante, il pourrait être plus facile de comprendre l’effet d’entourage, c’est-à-dire la façon dont l‘A. anisopetala est combinée à d’autres plantes psychoactives. Neil Logan affirme que l‘A. anisopetala est également connue sous le nom de purgahuasca et qu’elle est utilisée comme purification pré-cérémonielle, un élément essentiel de l’utilisation efficace de ces plantes visionnaires par les peuples indigènes. L’une des images confocales présentées ici montre-t-elle une émission de terpènes « bleus » provenant d’un trichome?



